La Chrysalide by Sayed el Fassi - HTML preview

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- Détection des oscillations du champ.

- Transcodage

- Projection du résultat sur écran.

Voilà, durant la trentaine de minutes qui viennent de s'écouler,

nous avons passé, mon équipe et moi, les 4 premières étapes, puis

lorsque je pousserai ce bouton, la séquence de lancement de la

phase 5 sera enclenchée. Si quelqu'un a la moindre question ou

objection, il est encore temps...

Non ? Bien, allons-y ! ah, une dernière chose, je ne vous ai pas dit

quelle personne sera appelée ni la question qui lui sera posée mais,

si nous obtenons ce que je pense, vous comprendrez de qui il

s'agit... allez, encore un peu de patience...

Tout le monde dans la salle retenait son souffle. Tout d'abord, rien

ne se passa puis, au centre du dôme, une lueur multicolore de plus

en plus forte se mit à danser en cercles concentriques de plus en

plus rapidement. Oh, cela ne dura que quelques secondes car, sur

l'écran géant, commençait à s'écrire des caractères bien distincts,

chacun put y lire :

« je vais très bien mon fils »

Le simple fait de voir s'afficher ces mots au fond de la pièce en

gros caractères provoqua un murmure intense dans l'assemblée.

Evidemment, il n'y avait plus de secret !

Hadi bredouilla quelques mots dans son vocaphone, quelques

instants plus tard, un nouveau message apparut sur l'écran.

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« je comprends nous avons tout le temps »

Alors, il fit un signe à Annabelle et l'invita à le rejoindre à

l'intérieur du dôme. Il y régnait une ambiance étrange, avec cette

douce lumière diffusée par la sphère.

Hadi prit tout son temps et demanda à Annabelle tous les signes

particuliers qui permettaient d'identifier son bébé, y compris, son

empreinte A.D.N. Il envoya ces données au générateur qui les

transmit sous forme d'ondes électro-magnétiques dans les casques

des cerveaux connectés. Il pris alors la main d'Annabelle et l'invita

à rejoindre son mari. Zahed et Annabelle fixaient l'écran depuis

quelques secondes mais cela leur parut interminable quand un

texte s'inscrivit sur l'écran. Ce fut un grand choc, ils ne

s'attendaient pas à ce qu'un bébé s'exprime de cette manière !

« je ressens votre souffrance mes adoptants

mais je suis en réalité un vieillard de 13,7 milliards

d'années

date à laquelle j'ai entamé mes cycles de vie

alors n'ayez plus aucuns regrets »

Ils étaient sous le choc ! Il y avait tellement d'espoir et de

questions qui se bousculaient dans leur cerveau et puis, que voulait

bien signifier « mes adoptants »... après tout, étaient-ils des

parents ou bien juste les patrons d'une auberge de jeunesse dont le

rôle était de fournir le gîte et le couvert... que de questions à

poser !

Le professeur al-Jamil pris soudain la parole et demanda à

l'assemblée s'il pouvait reprendre la conversation avec sa mère car

il avait une question de première importance à lui soumettre.

N'obtenant aucune objection, il se rendit sous le dôme.

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Quelques minutes plus tard, un nouveau message apparut sur

l'écran :

« Hadi je comprends tes tourments quant à la

divulgation de

cette nouvelle technologie et comme toi je pense qu'il

y a du bon et du mauvais mais tout est question de

proportion

Le yin et le yang

le positif et le négatif

dans notre univers les relations sont toujours binaires

et opposées

c'est le grand principe d'équilibre et de stabilité

nécessaire à la complexification

alors il ne faut pas avoir peur car il y aura toujours

des opposants

Le nombre d'êtres humains qui seront soulagés et

plus forts

après une telle révélation est nettement supérieur au

nombre

de ceux qui s'en serviront pour commettre encore

plus de méfaits

alors n'aies plus d'appréhension »

Hadi connaissait la réponse ! Mais il n'aurait pas pu en ces

circonstances se passer de l'avis de sa mère qui était quand même

une sacré référence, puisque décédée deux ans plus tôt.

Et ce que ne pouvait pas ressentir, en cet instant, l'ensemble des

participants, c'était l'immense joie qui l'envahissait. Cet événement

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extrêmement douloureux n'était pas étranger à sa détermination de

mener à bien ses travaux !

Alors, il redonna la conduite de l'expérience à son assistante et,

pendant qu'il regagnait son bureau afin de prévenir le monde, il

entendit un brouhaha s'élever dans les couloirs : Apparemment, les

questions ne manquaient pas ! Et puis, il repensait au bébé de son

ami : 13,7 milliards d'années !

Comment intégrer une telle donnée dans les modèles d'univers

qu'il avait l'habitude de manipuler ?

Il imaginait déjà la séquence...

L'injection d'énergie puis l'expansion accélérée, la libération de

l'information, la complexification qui maintien les acteurs dans

une même région d'espace, favorisant la cohérence quantique et le

développement des êtres puis... Rien ne se crée mais tout se

transforme... Mais dans quel but ?

Bon, ne brûlons pas les étapes car le plus important, aujourd'hui,

est de délivrer la bonne nouvelle !

Celle-ci envahit l'ensemble des médias dès le lendemain matin et

les réactions furent comme d'habitude, très diverses...

Certains n'y croyaient tout simplement pas et criaient au canular.

D'autres organisaient des rassemblements pour fêter l'évènement.

Partout dans le monde des groupes, de croyants de différentes

confessions, se regroupaient dans des lieux saints pour prier.

L'humanité venait donc d'apprendre que la mort n'existait pas.

De manière ponctuelle, des individus ou groupuscules en

profiteraient pour commettre des crimes et des délits sans craindre

un châtiment suprême dans les pays où existe encore la peine de

mort.

D'autres voudraient entrer en contact avec leurs disparus, il ne

serait évidemment pas possible de tous les satisfaire. Le professeur

savait déjà qu'il faudrait développer une version individuelle et

portative du transpondeur cérébral le plus rapidement possible...

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Régénération

En ce 23 décembre 2020, le thermomètre extérieur affichait

25 degrés centigrades mais malgré une telle température, le ciel

restait impassiblement d'un gris sombre qui ne présageait rien de

bon...

En effet, une mini tornade avait sévit la semaine dernière et ses

effets étaient encore visibles. Il faut dire que les différents

organismes internationaux de surveillance du climat se

réunissaient tous les 6 mois et se contentaient de comptabiliser les

zones submergées, les zones asséchées, les zones inondées et les

migrations de populations qui commençaient à devenir très

préoccupantes.

Mais, ce qui devenait vraiment insoutenable en ces temps

perturbés, était la chute dramatique de la biodiversité mondiale qui

représentait une perte incommensurable pour l'humanité.

Tout cela ne semblait pas perturber le Docteur Rebecca Wurtz qui

sortait de son laboratoire de Biophysique avec un air réjoui qui

contrastait fortement avec les visages fermés que l'on croisait à

longueur de journée dans les réseaux de transports souterrains de

la ville.

Rebecca avait en effet toutes les raisons d'être satisfaite et

heureuse car elle venait de lancer le cycle final sur sujet humain.

Cela faisait presque 10 années qu'elle espérait ce moment alors,

elle avait hâte de rentrer chez elle pour savourer ces instants avec

David son compagnon.

Malgré cet enthousiasme, elle était un peu fébrile car elle n'aurait

le résultat que le lendemain matin et espérait que le miracle s'opère

sans soucis... Elle faisait entièrement confiance en son équipe pour

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surveiller les paramètres et prendre toutes les mesures qui

s'avéreraient nécessaires. En prenant l'ascenseur, elle pensa aux

problèmes de santé de David qui commençaient à devenir

préoccupants et pour lesquels elle avait, ce soir, de grands espoirs.

Ils occupaient un petit appartement au 42eme étage de la grande

flèche sud, porte d'Italie, la montée en ascenseur ne durait que

quelques secondes. Ce n'est pas qu'ils appréciaient

particulièrement la hauteur mais, c'était, dans l'état actuel de leurs

finances, la meilleure solution. Et puis, il y avait tout sur place

(magasins, services, activités) ainsi qu'une liaison directe par le

sous-sol au réseau de transport régional. En fait, ils n'étaient pas si

perchés puisque la tour comportait 95 étages, ils avaient déjà une

vue saisissante du sud-ouest parisien grâce à l'immense baie vitrée

de leur appartement. Enfin, il fallait bien reconnaître que la

hauteur ainsi que la sécurisation des accès de la tour était un gage

de relaxation et de détente, ce que ne pouvaient pas assurer les

habitations plus anciennes.

La porte de l'ascenseur s'ouvrit, elle se dirigea vers la gauche et

approcha son œil du senseur biométrique. La porte recula puis

coulissa pour lui laisser le passage. Un robot domestique lui fit

face avec un « Bonsoir Rebecca, j'espère que tu as passé une

bonne journée, veux-tu un rafraichissement ? » elle répondit « Non

merci, mais je veux bien un bon bain moussant ». Elle traversa

l'alcôve d'entrée puis l'espace de vie diurne et aperçut David qui

discutait avec le computeur au sujet d'un article sur l'évolution des

thérapies cardiaques : Sa biopuce devait afficher des paramètres

inquiétants...

Elle s'approcha de lui et le prit délicatement dans ses bras.

J'ai cru comprendre que tu te faisais du souci..., je veux te rassurer

car si l'expérience de cette nuit se déroule comme prévu, tu n'auras

plus jamais d' inquiétude !

Mais je dois attendre demain matin pour en être sûre et tu vas

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devoir patienter encore un petit peu...

Alors, je te propose de commander un bon repas et de nous

détendre car j'ai l'impression que la nuit va être longue...

Puis, elle demanda au robot un menu spécial détente et une sonate

de Chopin.

La soirée fut très agréable et ils oublièrent un peu les tourments du

monde ainsi que les leurs.

Il faut dire que les choses n'allaient pas tout à fait dans le bon sens

et que les divers gouvernements et consortiums industriels qui

géraient la planète ne prenaient pas les décisions qui s'imposaient

ou, comme d'habitude, enclenchaient de grandes réformes et

faisaient de grandes déclarations dont on attendait toujours les

effets.

Bref, rien ne changeait, ou plutôt si, tout allait de plus en plus

mal ! Sauf pour quelques-uns qui pouvaient fabriquer leurs micro-

climats dans les endroits les plus protégés de la planète.

Ils s'allongèrent sur le sofa-fluide et elle demanda au robot la

projection au plafond d'un vieux film du début du 21eme siècle :

« Avatar » en version 3D. Il faut dire, qu'allongés, la chute

vertigineuse dans les canyons était particulièrement

impressionnante.

Il n'y avait pas de vent ce soir et la nuit s'annonçait être

réparatrice...

La sonnerie du réveil lança des appels stridents à plusieurs reprises

avant que Rebecca d'un geste rageur l'envoie valdinguer d'un

grand revers de la main. Comme le réveil, malgré sa chute, n'avait

pas cessé de sonner, elle se résolut de mauvaise grâce à s'assoir sur

le bord de son lit.

Sans allumer, elle se dirigea vers la cuisine et se heurta

violemment au mur de sa chambre.

Une douleur brusque lui fit pressentir la venue d'une bosse et peut

être même d'un hématome. « Merde ! Manquait plus que ça ! »

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Elle chercha à tâtons, sans le trouver, l'interrupteur et quand elle

parvint à voir, elle ressentit tout à coup un malaise. Elle ne

reconnaissait plus les lieux, ou plus exactement elle ne

reconnaissait pas son appartement. Et pourtant elle connaissait

bien cet appartement mais c'était celui qu'elle habitait 20 ans

auparavant. A ce moment elle mit cela sur le choc frontal qu'elle

venait de subir et voulu se réconforter en allant retrouver David..

Le lit était vide. Elle se trouvait face à une situation qui la

dépassait et qui commençait à l'effrayer.

Du regard, elle fit le tour de la cuisine, reconnut sa vieille cafetière

qui crachait tant de vapeur à l'extérieur et qui faisait un bruit de

tuyauterie en laissant filtrer le café un temps qui lui paraissait

toujours trop long.

Sur la table, il y avait un paquet de gâteaux, des pim's, entamé.

Elle en prit un, le sentit et le goutât. Il était frais. Elle ouvrit le

réfrigérateur, un vieux reste de pizza, une salade.... tout ceci était

étrange et dérangeant.

Shit ! Qu'est-ce qui m'arrive ?

Où est mon compagnon, mon appartement, ma vie.....?

Elle respira profondément en fermant les yeux, en espérant qu'en

les rouvrant elle retrouverait son environnement familier.

Elle avisa le téléphone mural.

« si je téléphonais à un copain peut-être.... » Elle chercha dans le

répertoire et appela Fred.

A l'autre bout du fil « Ecoute Rebecca, je ne comprends pas ce que

tu me dis, ton appart, David, mais tu n'est pas mariée ! Là tu

m'inquiètes, rejoins moi au café de Paris tu m'expliqueras ce qui

t'arrive ».

Rebecca s'habilla à la hâte et descendit au parking et comme elle

le pressentait retrouva sa vieille Punto bleue, elle avait oublié sa

portière légèrement enfoncée. Il y avait bien dans la poche de sa

veste qu'elle fouilla machinalement les clés, ce qui ne l'étonna pas

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plus que ça. « allons jusqu'au bout »

Sur la route, elle ne put s'empêcher de regarder les devantures des

magasins qu'elle pensait être démolis pour laisser place à des

constructions verticales et nouvelles, les arbres, les carrefours.

Elle avait sacrément remonté le temps.

Un grand crissement de pneus suivi d'un bruit de collision la sortit

de ses pensées. La voiture qui la précédait venait de griller le feu

et s'était encastrée dans une fourgonnette de livraison. Aussitôt

toutes les voitures s'immobilisèrent et chacun sortit, elle y

compris, pour porter secours.

La fourgonnette s'était, sous le choc, à demi retournée et déjà deux

hommes essayaient d'en extraire le chauffeur par la seule porte

accessible, celle du passager qui s'orientait maintenant vers le ciel.

Quant au passager de l'autre voiture, il avait été projeté hors de

celle-ci à environ 8 mètres. Rebecca était maintenant agenouillée

près de lui et lui parlait en attendant les pompiers; L'homme, que

Rebecca croyait mort, contre toute attente après un choc aussi

violent, ouvrit un œil regarda Rebecca et lui dit : « je vous

connais, le grand magasin..... piano... je suis Yan Querrec.... » et

puis plus rien.

L'homme était retombé dans le coma. Et la sirène des pompiers se

mit à lancer des pimpon pimpon pimpon pimpon pimpon...

« Alors, tu l'éteins ce maudit réveil oui ou non, tu sais que j'ai

encore une heure à dormir, moi Madame ! »

Rebecca ne fut jamais aussi soulagée d'entendre la voix de David,

le pimpon s'était la sonnerie émise par le robot domestique. Elle se

toucha le front et ne sentit ni bosse ni douleur. Elle venait de rêver,

mais son rêve lui semblait si réel ! Son ami Fred, Elle ne l'avait

pas revu depuis au moins 15 ans ! Que devenait-il ? Et Elle pris

conscience de toute l'évolution technologique qui modifiait

complètement la vie des gens. Son robot lui avait préparé son café

et fait coulé un bain à température pré-réglée.

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Mais pourquoi un tel rêve ? Et ce type dans la voiture Yan machin,

Yan Qué... quelque chose... Dans le bain le nom lui revint

« Querrec »

Ce matin Rebecca alla s'acheter un paquet de pim 's et y gouta

avec une délicieuse nostalgie, celle de ses 25 ans.

Quand même ce rêve la travailla toute la journée et de retour chez

elle, elle demanda au robot de rechercher un certain Yan Querrec

qui aurait eu un accident de voiture il y avait une quinzaine

d'années. Quelques secondes plus tard, le robot l'avertit qu'il avait

trouvé et lui proposa d'établir la communication, ce qu'elle

accepta.

Une voix d'homme répondit.

Bonsoir, vous ne vous souvenez probablement pas de moi mais j'ai

assisté il y a 15 ans à votre terrible accident dont j'ai rêvé cette nuit

et je voulais prendre de vos nouvelles.

Eh bien, je me souviens parfaitement de vous car je crois que c'est

grâce à vous que je suis encore en vie. Mais je n'avais pas votre

nom et je n'ai pas pu vous remercier. Les choses ne sont pas

simples pour moi car je suis, depuis cette époque, totalement

paralysé.

Vous m'en voyez désolée ! Je ne savais pas... Un silence...

Puis Rebecca dit : Puis-je vous appeler Yan ? Mon rêve de cette

nuit me paraissait bien étrange mais maintenant, je crois savoir ce

qui l'a motivé...

En fait, je ne me suis pas présentée mais je suis chercheuse et

devinez dans quel domaine ? Ma foi, je vous écoute... « La

régénération organique fonctionnelle ».

Bon, organique, je comprends, fonctionnelle, je comprends mais

régénération, là je suis intrigué...

Ma discipline consiste à réparer les organes défectueux par culture

de cellules souches. Mon équipe et moi-même, sommes très

avancées en ce qui concerne la reconnexion de la moelle épinière.

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En fait, nous n'avons qu'un problème mais il est de taille,

l'interdiction du congrès européen de pratiquer des essais cliniques

réels sur sujet humain. Il faut dire que les premiers essais se sont

soldés par des cancers généralisés et que les autorités ne veulent

plus prendre le moindre risque. Mais, mon équipe et moi, avons

mis au point un nouveau protocole uniquement basé sur des

cellules souches pluripotentes de moelle osseuse qui ne

comportent aucun risque de prolifération cancéreuse. Voilà, je

vous ai tout dit et je vous pose maintenant la question : «Voulez-

vous être mon sujet d'expérience ? »

Je peux juste vous affirmer que le taux de réussite chez la souris

est de 95% mais, compte tenu des circonstances, la décision vous

appartient et, de plus, il me faudra l'assurance que vous garderez le

secret jusqu'à l'obtention des résultats. Car, évidemment, une fois

debout, vous serez libre de faire ce qu'il vous plaira...

Ecoutez, je vais vous laisser autant de temps qu'il vous faudra pour

prendre votre décision et sachez que vous pouvez me joindre pour

toute question. Yan, je vous dit à bientôt... Bonsoir.

Elle avait conscience qu'elle avait peut-être poussé le bouchon un

peu trop loin mais, comme disait son père, on n'avait rien sans

rien... et cet homme était la providence, elle en était sûre !

A peine une heure plus tard, le robot l'avertit d'un appel entrant

provenant de monsieur Yan Querrec, elle prit la communication.

Ah !, un rappel aussi rapide ne présage rien de bon !

-Alors, Yan, c'est pour une question ou pour me dire que vous

renoncez ?

-Eh bien, professeur, votre appel a été un grand choc pour moi

mais il a suscité en moi un immense espoir que je n'attendais plus

depuis longtemps alors, c'est Oui ! Et sans restriction !

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Le prélèvement de moelle s'était bien passé et les cellules avaient

été misent immédiatement en culture puis conservées en cuve

cryogénique après étiquetage. La référence de Yan portait le code

HLA-20560.

C'était la première étape et la plus facile. Il fallait maintenant

analyser le code ADN de Yan afin d'identifier ses gènes de

différentiation et de régénération pour les structures nerveuses.

Ensuite, il fallait préparer les facteurs de croissance et de survie

nécessaires.

Donc, ce n'est que 3 semaines plus tard que Rebecca envoya un

Mail à Yan pour lui signifier que tout était prêt et que l'opération

pouvait commencer quand il le désirerait.

Elle approcha son œil du détecteur d'identification et la

porte s'ouvrit. Au centre de la pièce, un corps d'homme était

allongé sur le ventre sur un branco-fluide qui était entouré de tout

un ensemble de machines. Le tout était enfermé dans une bulle

sous air contrôlé à flux conique descendant. Elle visualisa le

computeur de process, l'injecteur, le cube de culture et

l'accélérateur osmotique. Enfin, elle aperçut le visio projecteur qui

envoyait un faisceau d'images provenant de la gelo-cam implantée

et des équipements externes sur le mur traité 3D. Pour l'instant, on

voyait nettement la coupure de la moelle, au centre.

Elle s'approcha du coté gauche, où était située l'entrée du

dispositif, ouvrit son cryo-container et en sortit le tube qu'elle

engagea dans le sas. Dès la pénétration, la machine s'activa et la

chaîne des opérations commença. Elle s'écarta un peu et prit place

sur une estrade d'où elle pouvait voir tout l'équipement ainsi que

les images diffusées puis demanda au processeur un

agrandissement facteur 100000.

Un halo jaune-bleu envahit la pièce. Elle aperçut au fond un nuage

de structures filamenteuses, avec un noyau central, qui se

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multipliaient, grossissaient et semblaient s'approcher d'elle.

Elles finirent par s'immobiliser et former une sphère géante dont

tous les filaments se mélangeaient et frémissaient à un rythme lent

et harmonieux.

Alors, deux tuyaux descendirent des coins supérieurs de la matrice

et ils arrosèrent la sphère l'un après l'autre d'un fluide blanchâtre

puis, se retirèrent.

Ce fut comme si on avait pris une tranche d'univers et que l'on

défilait en accéléré son évolution avec l'action de la gravitation.

Des structures naissaient et d'autres disparaissaient, tout cela dans

un balai incessant multicolore. Puis, tout s'arrêta et l'image du halo

fût remplacée par la structure coupée