Nâga: L’Histoire de la population nâga by Hervé Cariou - HTML preview

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Nâga

Nâga : L’Histoire de la population nâga

Licence CC BY-NC-ND 2.0 FR — 2018 Hervé Cariou

Déjà parus

Scythia : L’étonnante Histoire de l’antique Irlande

Brittia : L’Histoire méconnue des Bretons

Keltia : L’étrange Histoire des Celtes

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Auteur : Hervé Cariou

Crédits images en fin d’ouvrage

Éditeur : editor@cariou.info

Site : cariou.info

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Nâga : L’Histoire de la population nâga

Table des matières

Licence ..................................................................................................................... 2

Table des matières ................................................................................................... 3

Introduction ............................................................................................................. 4

Nârâyana .................................................................................................................. 5

Les Nâga ................................................................................................................... 9

Le Nagaland ............................................................................................................ 11

La génétique des populations ................................................................................. 12

Les connexions ........................................................................................................ 14

Connexion égyptienne ......................................................................................... 14

Connexion mésoaméricaine ................................................................................ 15

Connexion égyptienne (bis) ................................................................................ 16

Connexion crétoise .............................................................................................. 18

James Churchward ................................................................................................. 18

Hiranypura ............................................................................................................. 22

L’océan Pacifique ................................................................................................... 24

Le digramme Ng .....................................................................................................27

Crédits images ........................................................................................................ 28

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Nâga : L’Histoire de la population nâga

Introduction

Selon le Bhâgavata purâna, un texte de l’Inde antique, Ananta est l’avatar de

Nârâyana, le créateur. Ananta serait un des premiers êtres de la « création » et

deviendra ultérieurement le premier « raja » d’une population dite « nâga ».

Selon une légende du Tibet, Padmasambhava, un maître bouddhiste, aurait caché

et préservé les 108 écrits les plus sacrés qui lui furent confiés au royaume des Nâga

(sans « s »). À Sala Kaeo Ku (Thaïlande), le serpent à sept têtes des Nâga protège

le Bouddha.

Soma, la « mère » de la population khmère, était une nâga. Sur le site d’Angkor

Vat, le serpent à sept têtes des Nâga est également présent. « Angkor » est un

dérivé dialectique du khmer « nokor », lui-même dérivé du sanskrit « nagara »

(nagar, cité).

Sans rentrer dans le détail de la mythologie de l’Inde qui compte 200 000 divinités

(…), on compte trois panthéons principaux.

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Nâga : L’Histoire de la population nâga

Le premier se résume à un seul membre, Nârâyana. Cela constitue un premier

indice sur l’existence d’un monothéisme « primitif » en Inde qui pourrait dater du

IIe millénaire av. J.-C.

Le second panthéon se décline au pluriel et une trinité domine : Brahma, Civa et

Vishnou. La tradition assimile Nârâyana et Vishnou mais le premier est une

divinité autochtone et le deuxième est postérieur à l’invasion de l’Inde par des

locuteurs indo-européens. Cette nouvelle mythologie serait donc un apport des

envahisseurs.

Enfin, les membres dominants du troisième panthéon sont moins connus : Indra,

Varouna, Vicvakarma et Yama. Lorsqu’on étudie leurs pérégrinations, on note des

similitudes avec le panthéon grec et cela donne : Indra pour Zeus, Varouna pour

Poséidon, Vicvakarma pour Héphaïstos et Yama pour Hadès. Cette dernière

mythologie pourrait donc être liée aux incursions d’Alexandre en Inde.

Nârâyana

Pour comprendre le personnage de Nârâyana, nous utiliserons le Bhâgavata

purâna. Voici quelques extraits (commentés) de la traduction française d’Eugène

Burnouf publiée en 1840 sous le titre Le Bhâgavata purâna.

« Après avoir vénéré Nârâyana, Nara, le meilleur des hommes, la divine

Sarasvatî, Vyâsa, que l’on récite ce livre qui donne la victoire. »

Nara et Vyâsa sont des Richĭs et le second serait l’auteur du Bhâgavata purâna.

Sarasvatî, dans le texte, désigne à la fois une divinité et un lieu. Un Richĭ (ou Rishi)

est un démiurge (créateur) ou un sage. Les Richĭs ont précédé les brahmanes en

Inde et sont associés à la période védique de la culture indienne qui remonte au

moins au IIe millénaire av. J.-C.

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Nâga : L’Histoire de la population nâga

Un Rishi anime un cours de son « Gurukul » (école), Kaneri Math (Kolhapur, Maharashtra)

« Ceux qui veulent se sauver, abandonnant, sans le calomnier, le culte des chefs

des Bhûtas aux formes terribles, adorent, dans le calme des passions, les portions

de Nârâyana. »

Les Bhûtas désignent les cinq éléments « grossiers » de la nature (espace, air, feu,

eau et terre) alors que Nârâyana désigne le créateur. Ce texte est-il une invitation

à abandonner le chamanisme ?

« À la fin de la période de création, je pénétrai, avec le souffle qui m’animait, dans

le corps du Seigneur, qui voulait dormir au sein de Nârâyana, flottant sur les

eaux de l’Océan, après que l’univers fut rentré en lui. »

Nârâyana désigne à la fois un démiurge et un lieu (voir un corps céleste). Cette

ambivalence entre les personnages et les lieux est une des caractéristiques du

védisme. De nos jours, cette ambiguïté n’est toujours pas résolue.

« C’est Bhagavat, l’Esprit, le premier des êtres, Nârâyana lui-même, qui

trompant le monde à l’aide de Mâyâ, vit caché parmi les descendants de la race

de Vrĭchni. »

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Nâga : L’Histoire de la population nâga

Selon le texte, Bhagavat était le fils de Yasudêva et le chef des Sâtvats. Il aurait

fondé un culte qui permettait de s’affranchir de tout désir. Ce n’est pas sans

rappeler une dimension philosophique d’une religion plus récente : le

bouddhisme. Yasudêva et Mâyâ sont d’illustres inconnus. Selon les historiens, les

Vrĭchnis (Vrishnis) formaient une ancienne population de l’Inde dont la cité

principale était Dvārakā (Dwarka actuelle, Gujarat). Ils seraient des descendants

des Sâtvats.

Les archéologues de l’Inde connaissent bien la baie de Dwarka. Elle abrite les

ruines sous-marines d’une cité qui daterait du IIe millénaire av. J.-C. Les

différentes explorations sous-marines ont révélé de gros bastions, des forts, deux

passerelles, un temple, des bâtiments publics et des bastions semi-circulaires. Ces

derniers semblaient protéger la cité contre les caprices de l’océan. Les ruines

s’étendent sur un périmètre dont la longueur est d’au moins 1 500 mètres et la

largeur d’au moins 600 mètres.

Vue panoramique de Dwarka

« (…) absorbés dans la contemplation exclusive de la forme suprême de

Nârâyana, affranchis de tout péché, ils obtinrent, avec leur âme libre de tout

attachement, une place au séjour de la béatitude dont la possession est refusée au

méchant, esclave des objets extérieurs. »

Ce passage n’est pas sans rappeler une parabole biblique : «  Car il est plus facile à

un chameau de passer par le trou d’une aiguille qu’à un riche d’entrer dans le

royaume de Dieu ». On pourrait même suggérer que le « royaume de Dieu » (ou

des cieux) est une appellation moderne du « séjour de la béatitude ».

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Nâga : L’Histoire de la population nâga

« C’est à Nârâyana que s’adressent les Vêdas ; les Dêvas sont nés du corps de

Nârâyana ; (…) c’est de Nârâyana que dépend la science ; c’est de Nârâyana que

dépend le salut. »

Prêtre hindou dans la cour du temple, lecture d’un texte védique (Gangotri, Uttarakhand)

Dans le monothéisme actuel, le salut dépend également de Dieu. Dans le texte

biblique, la science n’est pas en reste : «  Car il donne à l’homme qui lui est agréable

la sagesse, la science et la joie ». Les Dêvas primordiaux sont Brahma, Civa et

Vishnou et forment le second panthéon de l’Inde. On notera que la tradition

védique peut aussi utiliser le terme dêvas pour désigner les divinités en général.

« Puis les Manus, les Richĭs, les autres êtres, comme les Pitrĭs, les Dieux, les

Dâityas et les hommes, adressèrent, chacun en son temps, des sacrifices à celui

qui pénètre l’univers. Tout cet univers repose au sein du bienheureux Nârâyana,

qui, de sa nature sans attributs, revêtit, au commencement de la création, les

nombreux attributs de Mâyâ, à laquelle il s’était uni. »

Le texte biblique, en hébreu, cite deux populations célestes : Elohim (traduits par

« Dieu » dans les textes non hébraïques) et Nephilim (traduit par « géants »). Le

Bhâgavata purâna fait mieux : il distingue les Manus, les Richĭs (démiurges), les

« autres êtres », les Dieux, les Dâityas et les hommes. Rien de moins.

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Nâga : L’Histoire de la population nâga

Le texte est disert sur les Manus : ces derniers « donnent l’existence aux

créatures ». Indra est régulièrement associé aux « Dieux » et ces derniers

formeraient le troisième panthéon de l’Inde. Les Dâityas sont des divinités en

conflit permanent avec les Dêvas (le second panthéon…). On peut se risquer au jeu

des correspondances : Manus-panthéon sumérien (« Anunnakis »), Richĭs-

Elohim, Dieux-Nephilim (puis panthéon grec).

« Il habita sur ces eaux créées par lui, pendant mille années ; de là vient qu’il

reçoit le nom de Nârâyana, parce que les eaux qui sont nées de Purucha [sont

appelées Nârâ]. »

Ce passage est peut-être un début d’explication concernant l’ambivalence entre les

personnages et les lieux. Certains noms auraient une étymologie géographique.

« (…) par quel moyen le créateur de toutes choses, Nârâyana, qui ne doit son

origine qu’à lui-même, établit pour les divers êtres une nature, des actions, une

forme et un nom distincts. »

« Le créateur de toutes choses » est une indication supplémentaire sur un

monothéisme primitif de l’Inde.

Les Nâga

Le Bhâgavata purâna est moins prolixe sur les Nâga. Le texte les présente comme

une population distincte de celle des « hommes ». Avant d’étendre les sources à

leur sujet, intéressons-nous à la seule citation qui apporte une indication.

« Le Dieu qui chérit ceux qui lui sont dévoués, entendant ces discours et d’autres

semblables que tenait son peuple, exprimait sa bienveillance par ses regards et

entrait dans la ville. Elle était, comme Bhôgavatî, capitale des Nâgas, gardée par

des Madhus, des Bhôdjas, des Daçârhas, des Arhas, des Kukuras, des Andhakas,

des Vrĭchnis (…) »

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Nâga : L’Histoire de la population nâga

Ce passage parle d’une ville « comme » Bhôgavatî, la capitale des Nâga. Pour la

tradition védique, Bhôgavatî se situait dans une région mythique dite Patala (ou

Naga-loka) et ses résidents étaient le « peuple-serpent ».

Les Madhus, Daçârhas, Arhas et Kukuras sont d’illustres inconnus. Les historiens

connaissent les Bhojas de Goa, une civilisation du sud-ouest de l’Inde

contemporaine de l’empire romain. Dans la mythologie védique, les Andhakas sont

liés aux Asuras et combattent en permanence les Dêvas. Enfin, nous savons déjà

que les Vrĭchnis formaient une population de l’Inde antique dont l’ancienne

capitale gît au fond de la baie de Dwarka (ouest de l’Inde).

Dans la tradition védique, la frontière entre les divinités et les humains est souvent

mince, voire inexistante. Dans un essai précédent, Scythia : L’étonnante Histoire

de l’antique Irlande, nous avons mis en évidence que le panthéon irlandais était

peuplé de héros des temps passés et qu’ils étaient tous humains.

Le premier chef des Nâga était Shesha, un autre nom d’Ananta, un des premiers

êtres de la « création » de Nârâyana. À propos de ce dernier, nous insérons sa

représentation sur le site de Badami en Inde. C’est peu de dire qu’il est

anthropomorphe.

Nârâyana (site de Badami)

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Nâga : L’Histoire de la population nâga

Notre hypothèse est que le « peuple-serpent » n’est rien d’autre qu’une population

humaine dont le principal symbole religieux, le serpent à sept têtes, n’est pas passé

inaperçu dans l’Inde antique.

Le Nagaland

Selon le Mahabharata, un autre texte sacré de l’Inde, le royaume nâga était le

territoire d’une population guerrière. La tradition du Sri Lanka a conservé le

souvenir d’une population nâga qui rejoint la tradition védique de l’Inde. Les Nâga

de Padmavati formaient une dynastie au centre de l’Inde à l’époque romaine. Dès

l’époque de la renaissance, les Nâga Sadhus étaient des guerriers ascétiques qui

protégeaient la population contre les élites mongoles de l’Inde.

Portrait de Naga Sadhus

De nos jours, une population nâga est présente en Inde du Nord-est et en Birmanie

du Nord-ouest. Les deux régions sont mitoyennes et leurs résidents nomment leur

bassin géographique et culturel : le Nagaland. Enfin, selon leur tradition, les Nâga

Rajputs actuels sont des descendants d’une caste guerrière, elle aussi protectrice

de l’Inde.

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Nâga : L’Histoire de la population nâga

Sur le plan géographique, Naga désigne des sites ou des villes aux Philippines, au

Japon, au Myanmar (Birmanie), en Inde et même au Soudan. Naga'a ou Naqa (de

l’arabe an-Naq’a) est une cité en ruine à 170 km au nord-est de Khartoum

(Soudan).

Enfin, le langage naga fait partie de la famille des langues bicol de la péninsule de

Bicol aux Philippines.

Peut-on faire un lien entre ces populations, ces sites et ces langages ? Une seule

discipline peut apporter la réponse : la génétique des populations.

La génétique des populations

La génétique des populations est l’étude de la reproduction des populations.

Auparavant, on étudiait l’évolution du point de vue des individus seulement. Et de

nos jours, on le fait aussi du point de vue des populations.

Les individus sont une distribution de génotypes et c’est la population qui

engendre ces génotypes. Ces derniers contiennent l’information portée par le

génome d’un organisme, contenu dans l’ADN de chaque cellule. Notre génome

humain contient entre 28 000 et 34 000 gènes répartis sur 46 chromosomes

groupés en 23 paires. Une de ces paires est composée des chromosomes qui

déterminent le sexe d’une personne. Un homme porte un chromosome Y et un

chromosome X. Et une femme porte deux chromosomes X.

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Nâga : L’Histoire de la population nâga

Représentation abstraite de l’ADN

En génétique des populations, les différents chromosomes Y sont regroupés en

« haplogroupes » et chaque haplogroupe est une branche (ou un rameau) de notre

« arbre » génétique.

Le « Y Chromosome Consortium » (YCC, 1991-2012) a défini une première

nomenclature en 2002. Et selon cette nomenclature, notre genre humain cumule

20 haplogroupes majeurs (notés de A à T). Un haplogroupe descend directement

d’un autre ou d’une mutation. Le « A » est le plus ancien mais le « T » n’est pas

forcément le plus récent car certaines branches peuvent « pousser » plus vite que

d’autres.

Pour identifier un hypothétique haplogroupe nâga, nous allons nous intéresser aux

populations actuelles qui perpétuent la tradition des Nâga. Nous en avons trouvé

deux : les populations de langues yerukala et telugu : les Kurru et les Rajus. Elles

sont situées toutes les deux dans l’Andhra Pradesh, un état du sud de l’Inde.

L’haplogroupe génétique « T » est majoritaire chez les Kurru (10 sur un échantillon

de 18 personnes) alors qu’il est minoritaire chez les Rajus (3/19). Concernant ce

même haplogroupe, en Europe, ce sont les Crétois qui ont la plus grande

proportion (2/6). Dans le Caucase et le Moyen-Orient, ce sont les Georgiens de

langues kartvéliennes (1/3), les prêtres zoroastriens d’Iran (2/8) et les juifs d’Irak

(7/32).

En Afrique, le top 4 est en Somalie : les Dir (24/24), l

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